L’intervention de la Cedeao dans la crise togolaise a pris fin du moins pour le moment. Au niveau de la Coalition de l’opposition qui a boycotté le scrutin législatif du 20 décembre, le rôle de la Cedeao est mal apprécié. Au fond, il y a un problème de conception de ce que pourrait être le « faisable » au niveau de la Cedeao.
Les termes des responsables de la Coalition pour qualifier l’intervention de la Cedeao au Togo varient quelque peu mais leur connotation reste la même. L’ex-chef de file de l’opposition parle d’« intermède regrettable de la Cedeao » dans son message de vœu en fin d’année.
Le président par intérim de Parti des Togolais, est plus amer en évoquant la résolution de la crise togolaise par l’institution communautaire ouest africaine. Pour lui, il s’agit « d’un traitement dangereux infligé au peuple togolais par la Cedeao ». Il va plus loin et susurre « un précédent fâcheux ».
Les termes utilisés par le président de l’Addi, Aimé Gogué, renvoient également à une attente déçue. « La Cedeao, est un cauchemar », lance-t-il.
Au demeurant, au Togo il y a deux préoccupations de l’opposition aux détours de la crise de 19 août 2017. Celui des réformes politiques et celui d’accéder au pouvoir.
La première préoccupation pourrait être vite solutionnée au terme de la facilitation de la Cedeao avec un nouveau parlement mis sur pied au Togo. Dans tous les cas, une nouvelle représentation est consacrée par le scrutin législatif du 20 décembre et est attendue au tournant dans cette affaire des réformes.
La deuxième préoccupation, c’est la question du pouvoir. Elle est au centre des intrigues des progressistes et leur descend d’une part et ceux du CUT et leur descends d’autres part depuis les indépendances.
Pour la question de la lutte pour accéder au pouvoir, il n’est pas du ressort de la Cedeao d’agir pour ou contre un camp dans un jeu politique où les institutions fonctionnent normalement. Un espoir placé dans l’organisation communautaire sur ce plan naturellement devrait être déçu.
Germain Doubidji