Le retour de l’ancien ministre de l’intérieur du Président Eyadema défraie la chronique. L’intéressé, dans le cadre de son retour, indique qu’il veut aider son pays à sortir du statu quo dans lequel il s’est englué depuis des décennies.
L’ancien officier ne dit pas explicitement pour le moment qu’il revient dans la perspective de la présidentielle de 2020 pourtant le timing de son retour et ses démarches ne font l’ombre d’aucun doute de ce que l’ancien ministre de l’intérieur lorgne la présidentielle de 2020. Son aventure dans le landerneau politique togolais doit pourtant se heurter à trois pesanteurs dans le bourbier politique togolais.
La guerre fratricide au sein de l’opposition togolaise
La guerre fratricide au sein de l’opposition togolaise ne va pas faciliter les affaires de l’ancien ministre de l’intérieur. Ce n’est un secret pour personne, depuis l’adoption de la charte des partis politiques, les formations politiques en lutte contre le pouvoir togolais ne se font pas de cadeaux. Cette classe politique étant caractérisée par le problème de leadership, les approches différentes de la lutte et des coups bas qui les détournent de la lutte contre l’adversaire commun.
Cette situation est la résultante du fait qu’au niveau de l’opposition togolaise, chaque leader de formation politique veut être le remplaçant immédiat du locataire de la Marina. Ce qui donne l’impression que l’appel de Tchékpo, « démocratie d’abord, multipartisme après » de la CDPA est tombé dans les oreilles de sourds.
Cette présentateur, les rivalités internes au sein de l’opposition, ne va pas épargner François Boko. Ses « frères ennemis de l’opposition » vont faire semblant de l’apprécier mais vont travailler en même temps pour le noyer surtout que celui-ci sera perçu comme venant ravir la vedette aux tenants de la lutte.
La tache indélébile d’avoir été un artisan du système RPT
Les hommes qui ont façonné le système RPT et qui sont en rupture de ban avec le pouvoir togolais n’arrivent pas à avoir une grande notoriété dans l’opposition togolaise. Le cas Agbéyomé est un exemple vivant. Il n’a jamais eu la confiance des ténors de l’opposition malgré sa « bonne foi ». D’ailleurs ceux de l’opposition qui tentent de collaborer avec le régime sont grillés politiquement. A plus forte raison, ceux qui ont façonné le pouvoir de Lomé ont de véritables difficultés à se positionner dans l’opposition. Pacal Bojona sachant cette vérité a du mal à construire sa propre ‘’hutte’’.
L’ancrage populaire
Le bicéphalisme ou le clivage politique au Togo est de taille. La lutte politique depuis les indépendances se fait entre deux courants. Les héritiers du CUT et ceux du progrès. Aujourd’hui, il est sans conteste que l’Anc, le NID, l’UFC et le FPD de Djimon Oré surfent sur la vague du CUT. Chacun de ces partis a l’ancrage populaire de son courant avec des fortunes diverses. Le parti UNIR né de la fusion création du RPT est le grand bénéficiaire de l’héritage progressiste. De quel côté et à quelle proportion François Boko il, lui, engranger ses militants ou ses partisans? Va-t-il se frayer son chemin comme le Pnp ? C’est la grande question !
L’hypothèse de sa désignation comme un candidat unique de l’opposition pourrait lui arranger l’ancrage populaire. Cette éventualité, on le sait, est tout de même un mirage vue les ambitions affichées des uns et des autres.
Germain Doubidji