Le prélat Kpodzro et son protegé, Agbéyomé Kodjo, candidat à la présidentielle de 22 février dernier, ont appelé à une manifestation ce vendredi 28 février 2020. La mobilisation est loin de celle des grands jours de l’opposition en référence à celles menées jadis à l’appel de Jean Pierre Fabre. Plusieurs raisons expliquent la donne et montrent que ce dernier ne va pas réussir l’épreuve de rue.
Au demeurant, dans les mieux proches de l’opposition, on parle de la présence des policiers pour expliquer le fait que la mayonnaise n’a pas pris le vendredi. Pourtant, on sait que dans les heures de gloires de l’opposition, ses militants se mobilisaient plus que cela malgré la présence des policiers. Autrement, la présence des policiers seule ne peut pas expliquer le flop de la manifestation dispersée finalement le vendredi 28 février 2020. L’échec annoncé de l’épreuve de rue de Agbéyomé Kodjo a une genèse.
Le mirage d’ancrage populaire de Agbéyomé Kodjo
Le candidat arrivé en seconde position selon les résultats provisoires de la présidentielle de 2020, a égrené des voix particulièrement dans les milieux qui lors des dernières élections votaient pour Jean Pierre Fabre. Cette percée, de l’électorat de Jean Pierre Fabre, s’explique par le fait qu’il y a eu une lassitude relativement à l’ex-chef de file l’opposition pour diverses raisons. Mais il a aussi, l’assurance donnée par Agbéyomé de ramener la victoire, le 22 février déjà à midi et « par alchimie ». Plus le temps passe, ceux qui ont voulu faire confiance à Agbéyomé par défaut, se lassent déjà de l’homme et se mordent les doigts d’avoir été des victimes d’une escroquerie politique. Ces derniers ne sont pas sortis le 28 février car ce n’est pas ce à quoi ils s’attendaient.
Les fantômes politiques mènent une campagne contre productrice contre le candidat du prélat
Les fantômes politiques ont la vie dure. Ils font infraction dans le présent. C’est ainsi que les déclarations de Kodjo Agbéyomé qui soutenait aux lendemains de la présidentielle de 2015, que Jean Pierre Fabre qui venait en deuxième position devrait se conformer aux résultats publiés par la Ceni tournent en boucle sur les réseaux. Une frange qui a voté pour lui, a due mal à comprendre sa posture de défiance actuelle et refuse de le suivre dans son l’aventure de la rue.
La fatigue des Togolais de la méthode infructueuse de conquête du pouvoir politique
La posture dans laquelle se trouve aujourd’hui Agbéyomé Kodjo n’est pas nouveau sous les cieux au Togo. Elle est jadis adoptée par Gilchrist Olympio, Jean Pierre Fabre et cela dure « bientôt 31 ans ». L’épreuve de force avec le pouvoir politique qui a les moyens de maintien de l’ordre n’a pas encore prospéré au Togo. Dans le contexte actuel, l’on ne saurait gager à une réussite par cette méthode. Cela appelle à un changement de paradigme dont le changement de discours politique. Au sein d’une frange de la population togolaise on commence à avoir cette perception de la chose.
A tout prendre, le prélat et son protégé s’engouffrent dans une voie sans issue et feraient mieux de repenser la problématique de l’alternance au Togo.
Germain Doubidji