La toute dernière intervention de Gabriel Agbéyomé qui est dans la dynamique de la contestation post-électorale laisse transparaitre une évolution substantielle dans le glossaire du candidat arrivé en deuxième position d’après les résultats officiels.
Selon Gabriel Agbéyomé les problèmes politiques ne peuvent pas amener « les vainqueurs supposés à envoyer les perdants supposés en prison ». Pour celui qui s’est autoproclamé président du Togo avant même la publication des résultats provisoires de la Ceni et qui se fait appeler « président démocratiquement élu » et qui lançait un « appel pressant à la communauté internationale notamment à la France, l’Allemagne, l’Union européenne, les Nations Unies et le Vatican afin qu’elle reconnaisse la victoire du candidat de la coalition de Mgr Kpodzro>, c’est une évolution sémantique notable.
L’ancien Premier ministre se situe désormais dans le camp des « perdants » même si c’est « supposé » et met le Président Faure dans le camp du « vainqueur » même si pour l’habillage qui permet de ne pas perdre la face il ajoute habilement « supposé ».
En fait, il est lisible que tout le nœud du problème qui conduit au remous de ses derniers jours avec l’affaire de la demande de levée de l’immunité et l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’État se trouve là.
Si Gabriel Agbéyomé se fait désormais loger dans le camp « des perdants supposés », il va de soit qu’il ne saurait avoir « un supposé » Premier ministre .
La première conséquence de cette reconnaissance d’être dans « les perdants supposés » est que Gabriel Agbéyomé se cherche une issue politique et rapporte ses « supposés décrets de nomination ».
Le Comité d’Action pour le Renouveau de Me Yawovi Agboyibo relève déjà que « la situation actuelle est essentiellement politique>> et propose que des initiatives appropriées soient prises afin d’y trouver une solution politique