La grande salle d’audience du Palais de justice de Lomé a été tenue en haine ce jeudi 23 juillet 2020 par le procès des élèves accusés dans le cadre de l’affaire des vidéos obscènes à scandale tournés dans les écoles de Lomé à la reprise des cours après la fermeture pour cause de Coronavirus. La justice a opté pour la fermeté en vue d’une thérapie de choc.
Un long défilé de 26 prévenus à la barre, un réquisitoire pour une thérapie de choc
Les prévenus, 26 au total, ont défilé tour à tour à la passe pour la phase d’interrogatoire pour donner les raisons qui sous tendent ces vidéos qui ont fait des polémiques ces derniers jours. Le réquisitoire du Procureur au terme de cette longue phase d’interrogatoire a scindé le lot des prévenus au regard des réponses de ces derniers. Les meneurs, ceux qui ont participé ayant été briefé par les meneurs et ceux qui sont retrouvés dans la mise en scène malgré eux ou sans entente préalable avec les meneurs.
Le procureur fait remarquer que l’acte posé est d’une énorme gravité et qu’il faut prendre la décision qui s’impose et pour faire une thérapie de choc et servir d’exemple. Il a requis dont une condamnation de 18 mois d’emprisonnement avec sursis pour certains, 12 mois avec sursis pour d’autres puis la relaxe pour « délits non constitué » pour certains d’autres.
Procès de la société et pardon judiciaire rejeté
Les avocats de la défense qui se sont constitués pour les prévenus, Me Gilles Benoit Afangbédji, Me Gilles Anani et Attoh Messan ont tour à tour monté à la barre pour mettre tous dans la balance pour plaider le sort des prévenus.
Le premier des avocats à prendre la parole est Me Gilles Anani, qui relève que les élèves « sont nos enfants » qu’il faut leur donner une nouvelle chance. Me Gilles Benoit Afangbédji a imploré la clémence du tribunal (en soulignant que les enfants ont demandé pardon) et a plaidé en faveur de peines alternatives. Me Attoh Messan relève que c’est le procès de la société et non seulement des enfants incriminés puis fait remarquer que les conditions de « pardon judicaire » sont réunis et demande au juge de l’appliquer pour les enfants.
L’audience fut suspendu pour quelques minutes puis retour au Palais. « Prévenus levez-vous », lance le Juge d’instruction une fois en salle. Crispation, montée d’adrénaline, les accusés pour certains en tenue kaki religieusement écoutent le juge qui va suivre en fait les orientations du Procureur de la République condamné un lot des prévenus parmi lesquels les meneurs à 18 mois de prisons avec sursis puis certains à 12 mois et d’autres relaxe pour délit non constitué.
Floue, soulagement et grincement de dents
Les élèves sous l’effet de l’émotion, plusieurs parmi eux laissent échapper de goutte de larmes, n’ont pas compris le vocabulaire juridique. Restés coller sur les bancs, endoloris, les yeux hagards et hébétés, ils étaient devenus aphones. Une dame en toge vient expliquer à ceux qui étaient en kaki qu’en réalité ils ne vont pas en prison actuellement mais c’est quand dans le laps de temps du sursis ils commettent le même acte, là ils feront la prison.
Une effusion, des accolades puis « ah c’est mieux » s’échappe de la bouche d’un élève jugé comme l’un des meneurs. « Qu’est ce qui est mieux et le casier judiciaire ? », rétorqua une personne ressource.
La foule des curieux venus suivre l’audience diminuait quand les parents des élèves attendaient encore les dernières consignes pour récupérer leurs enfants. L’un des avocats de la défense pris en « off » dans ce méli mélo, laisse « entendre qu’il faut que les enfants retournent chez eux après ils verront s’il faut interjeter appel ».
Germain DOUBIDJI