Le poète Anas Atakora a déclaré ce jeudi 24 août que La vie que nous menons ici est une vie claire-obscure. C’était à la cérémonie de la sortie de résidence doublée de la dédicace de son nouveau recueil « La vie que nous menons ici » publié aux Editions Awoudi.
L’ouvrage est cuisiné dans le cadre de la résidence d’écriture, une initiative innovante du Festilarts 2023. « La vie que nous menons ici est une vie de claire-obscure, c’est-à-dire qu’il y a la fois la beauté et la douleur. Et on essaie de réconcilier les deux pour avancer », a déclaré Anas Atakora interrogé à la fin de la cérémonie.
L’objectif du recueil, a-t-il poursuivi, c’est de rendre compte d’un fait, mais aussi, de témoigner parce que nous sommes dans une époque où c’est difficile de témoigner par les mots puisque les images ont pris le dessus.
Selon lui, la poésie, au-delà de sa fonction suggestive, permet surtout de témoigner pour fixer le réel afin que la postérité puisse en bénéficier.
Très satisfait de la cérémonie, le poète Anas Atakora n’a pas hésité d’exprimer toute son émotion et sa reconnaissance au public. « Il y avait beaucoup de monde et je suis très content», a déclaré l’écrivain.
Pour Dr AKAKPO Kokouvi Jean-Paul qui a présenté le recueil à la cérémonie de la dédicace, «le « ici » est un indice géographique pluriel et très polysémique dans le livre. Selon, lui, à lecture du texte, il est très facile de confondre « ici » à l’espace togolais, ou à d’autres espaces d’Afrique ou même d’Europe ou encore à l’espace canadien ou simplement nord américain vu les réalités sociétales qui transparaissent dans l’œuvre. Mieux encore, le poète construit un espace cette fois-ci psychologique fondé sur l’imaginaire. Tout cela dans une verve métaphorique et euphemique», a indiqué Dr AKAKPO Kokouvi Jean-Paul.

« C’est en cela que nous voyons toute la subtilité du poète Anas qui essaie non seulement de jouer avec l’écriture, mais aussi avec le regard des lecteurs. On a envie de croire qu’’ici » dont il parle, c’est chez nous alors que, dans le fond, il est carrément ailleurs. Donc son « ici » est un miroir qui reflète plusieurs espaces ou sociétés à la fois» a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Dr AKAKPO fait savoir qu’on trouve dans ce nouveau recueil d’Anas Atakora des thématiques comme le néohumanisme, l’altérité, la figure obsédante de la grand-mère, la géopoétique, l’exotisme entre autres.
Il faut noter que cette résidence d’écriture de trois (03) mois d’Anas Atakora en terre togolaise a été réalisée grâce à l’appui du Conseil des Arts du Canada qui a été un partenaire de marque lors de la 6e édition du festival international des lettres et des arts (Festilarts).
Germain DOUBIDJI