A Kpalimé précisément à Kpélé-Tsiko, les journalistes ont été formés ce jeudi 14 septembre 2023 sur la décolonisation des systèmes alimentaires via l’agroecologie grâce au soutien de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire ( AFSA)
Selon le journaliste Didier Hubert MANDAFINE, «la question de l’environnement a commencé dans les années 2000, c’est là que les journalistes sont touchés par les questions environnementales. Ils informent les populations sur ce qui se passent autour d’elles». « Les médias ont un rôle crucial dans le partage des informations, de sensibiliser les populations par rapport à ce qui se passe dans le monde. Il s’agit d’un travail de façon à améliorer notre environnement», a-t-il laissé à l’endroit des journalistes.
« Il faut essayer de changer les mentalités du public sur le changement climatique. Si le journaliste environnemental travaille seul, ça n’ira pas. Il faut le faire ensemble. Il faut faire de la pédagogie, expliquer plus pour amener les autres à changer», a-t-il ajouté.

Selon Jaurès MONKOON, ingénieur agronome,« quand on dit que l’alimentation est un outil de contrôle des peuples, ça va à plusieurs niveaux. On passe d’abord par les politiques agricoles étatiques au niveau des pays africains plus précisément les pays francophones». «Au lendemain des indépendances, il y a des traités qui ont été signés, qui obligent les pays colonisés à produire les produits de rente pour servir « les pays colonisateurs ». Suite à ces pratiques, les producteurs autochtones qui autrefois produisaient ce qu’ils mangeaient, ont négligé autrefois ce qu’ils mangeaient pour produire ce que le colonisateur leur recommandait qui sont en réalité les produits de rente. Ces produits de rente ont des packages techniques avec l’utilisation des pesticides à haut niveau. Face à cette situation les terres agricoles autrefois très fertiles ont perdu leur fertilité et exposent dangereusement la communauté autochtone à des problèmes de sécurité alimentaire et de souveraineté alimentaire », a-t-il laissé à l’endroit des journalistes.
Après ça, «c’est les firmes qui ont amené les semences paysannes pour booster la production alors qu’en réalité, ces semences sont vendues a ces paysans pour leur vendre non seulement les produits chimiques de synthèse pour l’agriculture mais aussi de permettre à nous rendre malade afin de venir vous vendre encore des produits pharmaceutiques et seront encore nos sapeurs pompiers», a-t-il ajouté.
Pour sortir de cette situation, Jaurès MONKOON, un ingénieur agronome au Bénin suggère que « nous devons aller à l’agroécologie, aller à la production de ce que nous consommons. Nous devons valoriser l’agriculture paysanne et produire ce que nous mangeons et manger ce que nous produisons.»
Enfin, il recommande aux paysans togolais, de retourner aux pratiques ancestrales et de produire ce qu’ils mangent. Ce qui leur permettra d’être plus riche, d’avoir une santé et de laisser l’héritage foncier qui est la même santé à des générations à venir.